Association créée en septembre 2017.
​
Le 28 septembre 2017, à l'espace Agora Tête d'Or à Lyon 6ème, une soirée de lancement a permis de présenter les objectifs de l’association, d’échanger avec les personnes intéressées par le travail proposé, et de recueillir les premières adhésions.
​
Après un temps d’accueil et de discussion informelle entre les personnes présentes, Julien Payet, Président adjoint, a introduit la soirée en expliquant ce qui a motivé la création de l’ALCEP, et quels sont les objectifs de l’association : promouvoir l’approche clinique de l’examen psychologique, créer un lieu d’échange et de travail entre les psychologues qui pratiquent l’examen psychologique, et organiser une journée scientifique annuelle.
Lisbeth Brolles, présidente de l’association, a présenté son approche de l’examen psychologique, avec des exemples concrets puisés dans sa pratique, et a développé les objectifs de l’association. En particulier, elle a mis en évidence l’intérêt d’une approche psychodynamique pour permettre de prendre en compte et (re)mettre au premier plan la subjectivité du sujet dans la rencontre initiée à travers la demande d’examen psychologique.
​
Actuellement, nous ne pouvons que constater le délitement, l’effacement des espaces de pensée, de débats, de conflictualisation. Ces mouvements mortifères luttent contre toute émergence de la subjectivité, dont la dangerosité serait à combattre, au profit d’une objectivation – un diagnostic à tout prix – qui protègerait de l’angoissante altérité. En effet, l’argument souvent avancé d’objectiver les résultats en réduisant la rencontre à des résultats chiffrés, apparaît comme un mouvement défensif qui viendrait tenir à l’écart la question du désir et les enjeux affectifs qui président à la construction et l’utilisation des processus de pensée. L’observation des phénomènes psychiques qui se déploient au cours de la rencontre et de la passation des différentes épreuves, en font un temps clinique à part entière qui participe à l’évaluation des compétences du sujet.
​
Ces compétences et toutes leurs complexités sont encore plus mobilisées et mobilisables lorsque le clinicien croise les différentes épreuves lors de l’examen psychologique. Lisbeth Brolles a bien mis en avant la polysémie d’une lecture clinique du croisement des épreuves (WISC, D10, AT9, Rorschach, TAT…) qui permet de faire émerger plus encore des éléments signifiants sur la manière dont le sujet se situe (La corrélation entre l’épreuve des Cubes du WISC et le Rorschach étant particulièrement éclairante).
​
Les personnes présentes dans la salle ont ensuite posé des questions et ont amené leurs propres réflexions. La discussion était animée et cela montre à quel point la problématique de l’examen psychologique est un sujet d’actualité et de réflexion, qui implique directement la pratique des psychologues. Parmi les propositions recueillies :
- Etre attentif au fait de ne pas rester dans un « entre-soi » et dialoguer avec d’autres professionnels comme les neuropsychologues.
- Comment résister à l’écrasement du temps, notamment dans les institutions, où le clinicien serait sommé de réaliser un bilan, presque dans l’ici et maintenant, sans ne plus prendre en compte la temporalité psychique et la singularité de la rencontre lors d’un examen psychologique ? Rencontre qui n’est jamais anodine pour l’enfant et sa famille.
- Dialoguer avec l’école.
- Réfléchir aux enjeux de la restitution du bilan et à sa place dans les dossiers. Dans la restitution orale, mettre en avant ce qui va pouvoir être mobilisé par la famille.
- L’ouverture d’un nouveau « Corps des psychologues » dans l’éducation nationale, demande désormais d’avoir le niveau Master.
- Lors d’une demande de bilan, les parents et/ou l'école mettent en avant un possible diagnostic de précocité ou une quelconque "dys" qui peuvent "expliquer" un fonctionnement psychique fragile chez l'enfant. Que peut apporter l’approche clinique dans ce contexte ? comment échanger avec les autres professionnels ?
​
Suite à cette première soirée, nous avons organisé 3 séminaires de recherche avec des adhérents sur le thème de la restitution, ainsi qu'une journée scientifique pour mettre au travail le thème retenu et ouvrir un espace de pensée interprofessionnel.
​